Mon agonie

Publié le par Prêtresse d'Isis

(écrit le 9 janv2006 ce texte relate mon histoire)

Un matin comme un autre, mais le soir un cri
Un baiser glacial pour l'issue fatale
Ce matin tu es parti sans un bruit,
Me laissant endormie me blottir au fond du lit
Des frissons me parcourent
Ce ne sont pas ceux de l'amour

Un coup de fil de ta part,
Un pardon qui répare
Des je t'aime, reviens moi,
Tu me manques, prends moi ds tes bras
Les bêtises effacées,
Je me pose car tu me l'as demandé
De chansons en chansons,
Je délivre mes émotions
Pour ce petit bout de nous,
Qui grandit au fond de moi

 

Je chante en pleurant : « avoir un seul enfant de toi »
L'émotion m'envahie, inconsolable je le suis
Je n'ai pourtant rien senti
Je me couche ; je t'attend
Comme tu le souhaites, je me détend
Pour ton fils tu t'inquiètes,
Ta femme jamais ne s'arrête
La sage femme te l'a dit :
« qu'elle se ménage pour lui
Ou bien avant l'heure il sera là »

32 semaines et des émotions exacerbées
Je t'attend et m'allonge dans le canapé
Je sèche mes larmes, tu seras là bientôt
Et tu n'aimes pas mes larmes, elles te font froid dans le dos
Les vacances se préparent, tu es si fatigué
Rentre vite mon amour, le bébé à encore bougé
Où es tu ? je t'attend, répond moi, si tu m'entends
Cette boule à l'estomac n'est pas une nausée
Tant pis pr mon image, je vais téléphoner

« Marion, dit moi, sont ils tous rentrés ?
Mon mari n'est pas là, j'ai bien tort de m'inquiéter
Mais l'évidence est là, je suis enceinte et pressée
¼ d'heure de retard et l'angoisse est ancrée »
Où es tu mon amour ? que t'est-il arrivé ?
Soudain à la fenêtre, mon angoisse justifiée
Ils viennent de m'apparaître ces 5 messagers
Le doute ne m'assaille plus : je le sais tu n'es plus
Dans un secret espoir, je n'ose encore y croire
Les larmes me submergent, mais aucun son ne sort
Jusqu'à ce cri terrible, qui ne semble pas le mien
Jusqu'à ce hurlement, dont je ne sais d'où il vient
Je m'écroule sur mon ventre, où il me reste de toi
Et j'entend dans mes larmes : « pensez à l'enfant »

Je me reprend et froide, me ferme aux sentiments
Plus rien ne me traverse, je vais devenir maman
Je protège mon enfant de mes cris de mes larmes
Je le protège autant que faire ce peut mon âme
Sa vie dépend de moi et je dépend de lui
Il est tout ce qui me reste et j'existe pour lui
La froideur m'envahie, drôle de carapace
Après tant d'émotion, même la compassion s'efface
Je me ferme à tout et tiens que par mes nerfs
Mon fils ne saura rien de ce que ressent sa mère
Trop de choses se passent et je ne les contrôle pas
On organise à ma place cette vie que je ne veux pas

On m'arrache de ce nid, que nous avions construit
Et on s'accroche à moi, pour pouvoir vivre sans toi
Je ne deviens qu'un ventre et je n'existe plus
Sans toi je dois survivre, car tu ne reviendras plus
Ce ventre est surveillé, il devient un espoir
Pour ceux qui t'ont perdu, de pouvoir te revoir
Je t'aime, je n'en peux plus, je force le destin
Egoïste, à ton fils, j'ai forçé la main
Il ne veut pas sortir, je l'ai mis à l'abri
Mais devenue insensible, je ne sais plus qui je suis
Pour pouvoir me retrouver, il faut qu'il sorte de moi
Car mon coeur est trop vide et il y fait trop froid

Une nuit douloureuse, une nuit difficile
Des cris de solitude et toi tu te défiles
Je t'appelle et te prie, mais pourquoi n'es tu pas là ?
C'est tellement douloureux que j'ai besoin de toi
Je demande de l'aide et je crie au secours
Que c'est dur de sortir ce fruit de notre amour
Fatiguée, épuisée, je ne ressens plus rien
On me dit de pousser, j'essais de le faire bien

Enfin je ne suis plus seule à nouveau nous sommes deux
Comme il ouvre les yeux, je me sens d'un coup mieux
Il pleure et proteste d'être déjà là
Je chante et l'apaise de ma voix
Je partage ma chaleur, c'est mon nouveau bonheur
Il est bien acceuilli ses grands parents sont là
Je me sens exister et je me sens revivre
Cet être a besoin de moi, c'est tout ce qui me motive
Je puise ma force en lui et me crois invincible
Ma carapace se brise, je redeviens sensible

(...)
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Commenter cet article
T
<br /> Quelques années après la rédaction de cet article... je poste mon com's... car mon deuil est si dérisoire... quel courage, quelle force tu portes en toi... tu es une belle âme et je t'admire<br /> énormément.... Merci de m'avoir ouvert les yeux sur ma douleur, cette douleur que je n'arrivais pas à reconnaître... Je t'embrasse fort...<br /> <br /> <br />
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A
j en ai les larmes aux yeux...
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L
 D'énormes bisous de réconfort...<br /> Courage, je sais c'est pas facile...
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Ã
C'est vraiment magnifique ce que tu as écris, j'ai eu des frissons en parcourant tes mots...
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P
Merci de me lire