L'intolérance étouffe
Difficile, quand on souffre tant, d'admettre les problèmes des autres!
Ce qu'on vient de subir est si violent, si dur et si douloureux qu'on ne supporte pas entendre les autres se plaindre : parce que leur couple va mal, parce qu'ils ne savent pas quoi faire de leur vie, parce qu'ils ont grossis...
Pourquoi dépriment ils? Ils ont choisi ce qui leur arrive (ou ils n'ont pas réagi à temps!!)?
Moi je n'ai rien choisi ça m'est tombé dessus sans crier gare, c'est arrivé et ça m'a amputé.
Amputé de ma vie, de mon futur, de mon avenir, de tout ce que j'essayais de construire ...
Oui la mort m'a amputé en me retirant mon tendre époux, m'empêchant ainsi de mener ma vie comme je l'avais programmée! Je suis amputée donc, je souffre de l'absence de mon mari comme de l'absence d'un membre : rien ne me le rendra et rien ne le remplacera tout à fait ; pourtant il faut bien que je me rende à l'évidence les autres aussi souffrent à leur mesure...
Lorsque je me surprend à manquer de tolérance envers les souffrances des autres je me répète souvent cette métaphore : "on m'a amputé et je souffre, lui a une écharde dans la main ; ce n'est pas parce que je n'ai plus de main que je dois oublier qu'une écharde parfois peut faire très mal!!!"
Ainsi j'ai appris enfin je veux dire j'ai réappris la tolérance j'ai réappris à écouter les autres dans leurs problèmes éphèmères et parfois insignifiant à mes yeux.
En effet la vie continue, la mienne est en suspens, comme entre parenthèse depuis le 11 août 2005, mais pour les autres : ils ont continué à vivre, à aimer, à se disputer, à souffrir....
J'ai été épargnée après le décès pour quelques temps : ma soeur me disait en pleurant 1 ou 2 jours après : "je ne pourrais jamais plus te parler de mes problèmes avec mon copain! Après ce que tu viens de vivre j'aurais trop honte de te confier si ça ne va pas..."
Je lui avais répondu :" surtout ne change pas ne me traîte pas différement c'est toujours moi et je ne veux pas qu'on prenne des pincettes avec moi..."
on a quand même pris des pincettes et heureusement car je n'étais plus la même j'étais devenue intransigeante et intolérante!
Seulement il y a eu un moment où j'avais "repris du poil de la bête" et où les autres sont venus se confier à moi et se plaindre : je ne le supportais pas, je ne les supportais plus, je ne tolérais pas leurs plaintes : de quoi se plaignaient ils? n'avaient- ils pas choisis leur destin? qu'ils assument leurs actes!!
J'ai fini par me détester, toute cette intolérance m'étouffait et m'empechait de renaître de mes cendres! Je m'éloignais de ceux que j'aimais, il était temps que je m'en sorte.
Il m'arrive encore aujourd'hui de juger sur une échelle de valeur la douleur des autres, mais je me reprend : je relativise leur peine mais je la tolère.
Je relativise
Ce qu'on vient de subir est si violent, si dur et si douloureux qu'on ne supporte pas entendre les autres se plaindre : parce que leur couple va mal, parce qu'ils ne savent pas quoi faire de leur vie, parce qu'ils ont grossis...
Pourquoi dépriment ils? Ils ont choisi ce qui leur arrive (ou ils n'ont pas réagi à temps!!)?
Moi je n'ai rien choisi ça m'est tombé dessus sans crier gare, c'est arrivé et ça m'a amputé.
Amputé de ma vie, de mon futur, de mon avenir, de tout ce que j'essayais de construire ...
Oui la mort m'a amputé en me retirant mon tendre époux, m'empêchant ainsi de mener ma vie comme je l'avais programmée! Je suis amputée donc, je souffre de l'absence de mon mari comme de l'absence d'un membre : rien ne me le rendra et rien ne le remplacera tout à fait ; pourtant il faut bien que je me rende à l'évidence les autres aussi souffrent à leur mesure...
Lorsque je me surprend à manquer de tolérance envers les souffrances des autres je me répète souvent cette métaphore : "on m'a amputé et je souffre, lui a une écharde dans la main ; ce n'est pas parce que je n'ai plus de main que je dois oublier qu'une écharde parfois peut faire très mal!!!"
Ainsi j'ai appris enfin je veux dire j'ai réappris la tolérance j'ai réappris à écouter les autres dans leurs problèmes éphèmères et parfois insignifiant à mes yeux.
En effet la vie continue, la mienne est en suspens, comme entre parenthèse depuis le 11 août 2005, mais pour les autres : ils ont continué à vivre, à aimer, à se disputer, à souffrir....
J'ai été épargnée après le décès pour quelques temps : ma soeur me disait en pleurant 1 ou 2 jours après : "je ne pourrais jamais plus te parler de mes problèmes avec mon copain! Après ce que tu viens de vivre j'aurais trop honte de te confier si ça ne va pas..."
Je lui avais répondu :" surtout ne change pas ne me traîte pas différement c'est toujours moi et je ne veux pas qu'on prenne des pincettes avec moi..."
on a quand même pris des pincettes et heureusement car je n'étais plus la même j'étais devenue intransigeante et intolérante!
Seulement il y a eu un moment où j'avais "repris du poil de la bête" et où les autres sont venus se confier à moi et se plaindre : je ne le supportais pas, je ne les supportais plus, je ne tolérais pas leurs plaintes : de quoi se plaignaient ils? n'avaient- ils pas choisis leur destin? qu'ils assument leurs actes!!
J'ai fini par me détester, toute cette intolérance m'étouffait et m'empechait de renaître de mes cendres! Je m'éloignais de ceux que j'aimais, il était temps que je m'en sorte.
Il m'arrive encore aujourd'hui de juger sur une échelle de valeur la douleur des autres, mais je me reprend : je relativise leur peine mais je la tolère.
Je relativise